Happa No Ko

Pourquoi Madeleine, du quartier France 45.67, se réveille-t-elle un matin, effrayée, en découvrant que ses mains sont devenues vertes ? Lui fait-on tester un nouveau jeu de réalité virtuelle, sans qu'elle le sache ? Car désormais c'est l'occupation principale, sur Terre : jouer ! La planète est devenue une ville infinie où tout travail a été aboli, maintenant que les machines s'occupent de tout. Pendant ce temps, de l'autre côté de la Terre, dans le quartier Japon 23.58, Ken se réveille aussi avec les mains vertes. Mais lui n'a pas peur, car il sait que les mains vertes donnent des pouvoirs...

Merci aux éditions du Rouergue pour l'envoi de ce livre. Mon avis:

Encore une fois Rouergue dans leur collection Epik nous propose quelque chose de totalement décalé et original.

Cette courte lecture est un ovni. Clairement c'est le troisième livre que je lis de cette collection et encore une fois à sa manière cette lecture m'a touché.

L'histoire:

Cette histoire nous projette dans un futur qui de prime abord semble idyllique. L'humain ne travaille plus, et passe son temps à se divertir. Les enfants vont à l'école mais simplement pour apprendre à jouer... Intéressant n'est-ce pas?

Pourtant tout n'est pas tout rose comme vous vous en doutez bien.

L'humain n'est plus vraiment utile au fonctionnement de la société. Les machines régissent tout pour leur bien-être. Le but de l'homme est le divertissement. Les machines ont pris le contrôle mais personne ne se révolte puisqu'elles donnent aux humains ce qu'ils veulent: une vie sans problème, sans responsabilité où tout est tourné sur le jeu.

Par exemple, j'ai été plutôt étonné de voir dans la famille de Madeleine, les parents partir pour plusieurs jours sur une reconstitution historique... Depuis quand laisse-t-on son enfant seul pour son plaisir personnel? C'est pourtant ce qui semble la règle dans cette société futuriste.

La nature n'existe plus et personne ne s'en formalise... Si on gratte un peu le vernis, le constat est navrant.

Madeleine est une adolescente lambda qui va se réveiller un jour avec les mains vertes et faire le bilan effrayant de tout ce dont je viens de vous parler. A travers de flash-back elle va être le témoin de cette prise de pouvoir par les machines et de leur volonté d'utiliser l'énergie de la nature pour leur fonctionnement à elle.

Tout ce dont je vous parle semble très technologique mais ce n'est pas du tout ce qui transpire de ce livre.

C'est un bel hymne à la nature.

On sent énormément l'influence japonaise dans ce livre. Je ne suis pas tellement calée sur cette culture mais on retrouve des thématiques propre à elle: l'importance de la famille et des générations passées dans le rôle de la transmission, la nature et son essence...

Bref, je vais arrêter de m'étendre sur tous ces points car le livre est très court et je ne voudrais pas vous en dévoiler tous les thèmes. J'en ai probablement trop dit.

Les personnages:

Je ne peux pas vraiment vous dire que je me suis attachée à Madeleine et Kenji. Ils sont les porteurs du message du livre. Finalement ils servent le discours plutôt que d'être le sujet de ce roman.

Le style:

Ce livre paraît étrange au premier abord. Ce monde est bizarre et nous faut un peu de temps pour se repérer tant les choses diffèrent de chez nous. Puis arrive le peuple des feuilles... Encore quelque chose d'encore plus singulier... On passe d'une interrogation à l'autre. La lecture n'est jamais confortable car très mystérieuse à bien des égards.

Ce livre est dépaysant et curieux. Mais l'auteure a un style bien à elle pour nous faire comprendre l'essentiel.

En tout cas je l'ai pris comme cela. Peut-être ai-je donné des intentions à l'auteure qui ne pensait pas du tout comme ça... Quoiqu'il en soit, c'est après coup que j'ai réfléchi aux messages de ce livre. La lecture se fait facilement et malgré l'étrangeté du récit j'étais plutôt embarquée par l'univers et les enjeux de cette histoire.

En résumé, j'ai apprécié ce livre qui nous dépeint un futur certes attractif mais dont le sacrifice est trop grand pour laisser faire!

16/20