Mers mortes
Les humains ont massacré les mers et les océans. L’eau s’est évaporée ; les animaux sont morts. Quelques années plus tard, les mers et les océans reviennent. Ils déferlent sur le monde sous la forme de marées fantômes et déplacent des vagues de poissons spectraux, tous avides de vengeance. Les fantômes arrachent leurs âmes aux hommes et les dévorent. Bientôt, les humains eux aussi seront éteints… Leur dernier rempart face à la mort : les exorcistes. Caste indispensable à l’humanité, les exorcistes sont bien entendu très convoités. L’un d’eux, Oural, va se faire kidnapper par une bande de pirates qui navigue sur les mers mortes à bord d’un bateau fantôme. Voilà notre héros embarqué de force dans une quête sanglante et obligé, tôt ou tard, de se salir les mains…
Merci aux éditions scrineo pour l'envoi de ce livre. En LC avec Pikiti bouquine et Marilyn Titoumamax
Mon avis:
L'histoire:
Ce livre sous couvert de divertissement fantastique nous dépeint un monde terrifiant où toute l'eau a disparu. La survie de l'espèce humaine est grandement menacée! Après avoir détruit la faune marine, les hommes sont eux aussi en voie d'extinction.
Les animaux marins reviennent se venger sous la forme de marée haute où leur fantômes viennent arracher les âmes de leur tortionnaires... Des personnes ayant un don (on les appelle les exorcistes) protègent la population de ces vagues fantômes. Ils sont considérés en héros et éduqués dans la haine de ces créatures marines.
Plusieurs jours après la lecture de ce livre je suis toujours hantée par certaines scènes.
Âmes sensibles à la cause animale, certains passages chocs risquent de vous perturber fortement. L'auteure nous livre sans artifice des scènes de massacres assez éprouvantes, d'autant plus lorsque l'on sait qu'elles sont véridiques et qu'elles existent encore aujourd'hui. Ces réminiscences qui hantent les cauchemars d'Oural sont intenses et malheureusement nécessaires pour faire prendre conscience au plus grand nombre des tortures qui sont infligées aux animaux marins!! L'homme est le plus grand prédateur au monde, les sacs en plastique provoquent des ravages, les marées noires détruisent l'écosystème... bref ce livre est résolument écologique et ce message passe clairement à travers ces pages.
J'ai aimé cet aspect-là du roman. Nous sommes malheureusement en train de détruire à petit feu notre planète. La pollution, la fonte des glaces, la surpêche, le trafic d'ailerons de requin... Toutes ses dérives dont l'humain est responsable tendent à un scénario catastrophe. Dans le livre de Aurélie Wellenstein, nous sommes arrivés au point de non retour. Tout cela a entraîné la mort des océans et de tout ce qui y vivait. Sans eau, l'humanité court à sa perte mais encore une fois bien enfermé dans leur bastion, les humains n'en ont que faire!
Nous sommes dans un roman de piraterie. a bord d'un vaisseau fantôme (qui m'a fortement fait penser au black Pearl), l'équipage se lance sur les marées hautes en quête d'un monde meilleur. Parlons un peu de ses marées d'ailleurs. Elles sont très présentes et surtout très rapprochées. J'ai eu peur à un moment de me lasser de ses incessantes batailles et assauts. Au final l'auteure a réussit à innover à chaque marée montante. J'y ai découvert à chaque fois une nouvel intérêt. Chapeau car elles sont extrêmement nombreuses dans ce récit et pour se renouveler à chaque fois il fallait le faire!
Ce roman est loin de tout cliché manichéen. De prime abords il y a les gentils humains qui cherchent à survivre face aux méchants animaux fantômes qui veulent leur arracher leur âmes ... Oui mais non! Franchement lorsque l'on voit ce qu'ont subi ces pauvres animaux marins à cause de nous, on est clairement du côté des bébêtes décharnées et on leur souhaite de nous bouffer tous jusqu'au dernier. D'ailleurs même parmi les espèces animales, certaines n'ont aucune rancune à l'image de Trellia, cette magnifique dauphine qui s'est prise d'affection pour Oural...
Les hommes aussi ne sont pas tous des salauds tueur d'animaux...
Vous l'avez compris ce roman est fort bien écrit, loin des clichés grotesques avec un véritable message écologique.
Les personnages:
Concernant l'histoire de Oural et Bengale j'ai mis pas mal de temps à accrocher. Les personnages sont assez particuliers. Oural a toujours vécu en héro. C'est un exorciste et comme sa fonction le présage il a la responsabilité de toute la population qui vit entre les murs du bastion. Sa tache est rude mais il a de l'expérience et il mène une vie confortable. Bengale va venir tout bouleverser en l'arrachant à sa petite existence "paisible". Bengale est mystérieux. On lui prête un grand charisme (tout son équipage est en pâmoison devant lui) mais au début je dois bien avouer qu'il ne m'a pas fait forte impression. Violent, renfermé et sombre, je n'arrivais pas vraiment à le cerner. La suite nous donne des explications sur sa mission et son passé, pourtant jusqu'au bout je n'ai pas forcément compris sa personnalité et ses réactions. La relation qui se noue entre Oural et Bengale est elle-aussi étrange. Entre attirance et répulsion, entre admiration et dégoût... On ne cesse d'alterner entre ces sensations opposées. L'amour et la haine sont deux sentiments finalement assez proches et c'est ce que l'on voit dans ce roman. Sauf que la révélation d'un des personnages m'a paru trop brusque et finalement pas forcément justifiée...
Le style:
J'ai retrouvé une plume acérée comme dans le dieu oiseau. Les passages de massacres sont criants de vérité et m'ont totalement bouleversé!
En résumé, ma lecture a oscillé entre dégoût de l'être humain (pour ses actes atroces) et fascination pour cet univers fantastique. Seul petit bémol la relation entre les personnages que je n'ai pas forcément trouvé pertinente...
17/20