Les noces de la renarde
1461, Japon. Hikari vit dans les forêts peuplées de croyances et de dieux du Japon du 15ème siècle et s’intéresse de près au village installé au pied de la montagne… à ses risques et périls. 2016, Tokyo. Mina, qui a le pouvoir de voir les yokaï, esprits et monstres du folklore japonais, va se laisser entraîner dans une chasse au démon, en plein cœur de Tokyo. Deux univers qui se croisent et s'entremêlent, entre quête d'identité et désir d'émancipation.
Merci à Scrineo pour l'envoi de ce livre.
Mon avis:
Nous ne sommes pas passé loin du coup de cœur pour cette lecture. Pourquoi ne l'ai-je pas attribué? Sans doute parce que lorsqu'on confronte deux époques, il arrive souvent qu'on en préfère une à l'autre, ce qui a été mon cas ici. Ça n'enlève rien à l'excellente lecture que fut ce roman.
L'histoire:
Nous sommes immédiatement plongé dans une culture que je ne connais quasiment pas. Les Yokais, Kitsune, esprits de la forêt, folklore japonais, c'est le dépaysement total pour moi. C'est une belle découverte et cela participe grandement à une envie plus forte à présent de continuer l'exploration de cette culture immensément riche.
Les premiers chapitres sont totalement immersifs. L'auteure nous plonge dans la culture japonaise, grâce à un vocabulaire spécifique et très bien expliqué avec les notes de bas de pages. Si certains pourrait reprochait que cela alourdit le récit, pour moi il n'en était rien et au contraire j'avais vraiment l'impression d'être complètement baigné dans cette civilisation particulière.
Les deux histoires à deux époques différentes sont intéressantes. J'ai cependant comme je vous l'expliquais en introduction préféré être plongé dans le passé car pour moi c'est ici que réside toute la magie.
En 1641 nous suivons Hikari, une petite déesse de la forêt qui vit en harmonie avec ses sœurs. Mais son chemin va croiser le chemin des humains et tout va être bousculer. A partir de là, Hikari sera sans cesse tiraillée entre ses devoirs envers sa famille et ces humains qui la fascinent. En 2016 nous suivons Mina qui est plus seule que jamais puisque son don de voir les Yokaïs la coupe de ses camarades de classe. Jusqu'à ce que Natsume ne lui demande d'être ses yeux pour chasser les créatures surnaturelles.
J'ai associé l'histoire de Mina a de l'urban fantasy. Nous sommes avec des chasseuses de Yokais qui doivent atteindre un objectif en se confrontant à des forces obscures. C'était agréable à lire mais moins étonnant que l'intrigue de Hikari (plus dans l'affect et les sacrifices!). Les deux histoires séparées de plusieurs siècles vont bien sur se rejoindre et j'ai pris plaisir à élaborer les hypothèses les plus farfelues. L'auteure a néanmoins réussi à me surprendre en partant dans une direction non envisagée.
Les personnages:
Si j'ai aimé Mina et ses doutes face à son don, Hikari m'a touché et émue. Ces deux femmes, une humaine, l'autre Yokaï, sont fortes et indépendantes.
L'une pourtant entourée de sa famille n'en est pas moins seule, pas toujours en accord avec son rôle et ses devoirs. L'autre est mise à l'écart et se croit maudite...
Deux profondes solitudes qui vont les conduire sur des chemins semés d’embûches.
Le style:
La plume de Floriane Soulas m'a complètement transporté dans un Japon féodal puis moderne où se côtoie plus ou moins pacifiquement humains et Yokaïs.
Je n'ai pas pu lâcher ce roman avant d'avoir tourné la dernière page. Il est addictif et les passages entre passé et présent augmentent ce sentiment de vouloir toujours lire plus pour découvrir quel lien existe entre les deux époques...
Le livre est extrêmement bien documenté en terme de vocabulaire et de lieux présentés.
En résumé, j'ai adoré ma lecture. Lu en deux jours seulement malgré son épaisseur, ce livre restera longtemps dans ma mémoire. Il fait partie de ceux qu'on oublie pas facilement.
18/20