Les pluies, tome 1
Kosh n'a jamais vu les yeux de Lou dans le soleil : depuis maintenant quatre mois, il pleut. Une pluie serrée, violente, une pluie de mousson qui parait blanche la nuit dans les phares ou la lumière, et fait un voile gris sur toutes choses, le jour, à plus de quelques mètres. Le phénomène, inexplicable, échappe à toute logique, à toute prévision, à tout modèle, à toute saison. Mais Kosh n'a pas besoin de voir le soleil les éclairer pour savoir que le vert des yeux de Lou est menthe à l'eau. Et qu'ils sont la plus belle chose qu'il ait jamais vue. Surtout lorsqu'elle sourit. Qu'il la fait sourire. Kosh a promis à Lou que rien ne les séparerait. Jamais. Lorsqu'ils évacuent leur village, que les réfugiés se battent pour prendre place dans les derniers bateaux, pris de panique à l'idée qu'il s'agit du dernier espoir de s'en sortir, Kosh est arraché à Lou. "Survis ..." la supplie-t-il. "Survis, et moi, je te retrouverai".
Mon avis:
Et si la pluie ne cessait plus? Un jour il se met à pleuvoir et jamais elle ne s'arrête. C'est le postulat de base de ce livre. Quelle bonne idée! J'ai aimé suivre le groupe de Kosh dans leurs aventures!
L'histoire
J'adore les livres post-apocalypse. J'ai été servi avec celui-ci. Nous sommes aux prémisses de tout. Dans le petit village où vit Kosh et son frère, la situation n'est pas si désespérée. La vie s'est organisée avec les pluies incessantes. Sauf que lorsque l'on prend cette histoire, c'est le jour où tout change. Son village va être submergé par les flots.
Ce livre est bourré d'aventure. Les situations que rencontrent les personnages paraissent réalistes. C'était par contre sans compter sur le courage "excessive" de Kosh. C'est le bémol qui entache un peu la crédibilité de l'histoire. Tout est trop.
Il est trop posé, trop froid, trop réfléchit et surtout totalement surhumain. Il se sort de situations hallucinantes avec beaucoup trop de facilité (le gars se bat quand même avec un requin et le met en fuite avec son couteau!! Qui fait ça?).
Mise à part ce personnage totalement héroïque, l'histoire pourrait être plausible. Ce livre est un grand voyage. On ne reste pas statique, chaque page fournit son lot d'actions. Sauf peut-être à un passage...
Ce roman est divisé en partie. L'auteur a donc découpé son roman en fonction des différentes situations dans lesquelles se trouvent les personnages. Celle qui m'a le moins passionné est celle où Kosh parle de la vie qu'il mène au travers de lettres. Le rythme retombe un peu puisqu'on suit l'histoire de manière plus détachée et plus en retrait. Il n'y a plus vraiment d'interaction car c'est en fait un simple long monologue...
Il y a une histoire d'amour. Elle est posée dès le début et n'entache en rien le cours de l'histoire. Au contraire, c'est le fil conducteur!
Le reste est ce que je recherche dans un livre post-apo. De la tension, de la survie et des personnages qui luttent. Comme bien souvent, l'homme est le plus gros obstacle sur la route des survivants.
Les personnages:
Je vous ai déjà parlé de Kosh. Mais on trouve son exact opposé! Le frère de Lou est impulsif, bagarreur, voleur, fainéant... Bref, si Kosh est le héro, Noah en est l'anti-héro. Il est bien plus jeune et fait bêtises sur bêtises... Mais il a le don de relancer à chaque fois une intrigue plus construite. Lou est celle qui finalement m'a le moins marqué. Certes elle est moins présente que les autres mais elle est la plus effacée. Sans cesse dans les pensées de Kosh, elle subit plus qu'elle n'agit. C'est un peu dommage car son personnage est plutôt mal exploité. Je suis sur que ce petit bémol sera rattrapé dans le tome 2.
Malcolm est le frêre de Kosh. Du même age que Noah il est lui aussi plus en retrait. Simplement on voit nettement son évolution. Passif, et braqué contre Noah, il va apprendre à devenir plus insouciant à son contact.
Ombre n'a que 8 mois alors lui prêter de véritables intentions est un peu compliqué. Mais elle a son importance. Chapeau pour arriver à s'occuper d'un nourrisson en pleine apocalypse. Le style:
Ce livre se dévore. L'auteur a néanmoins choisi de changer de rythme au milieu en introduisant une partie plus calme où le simple quotidien nous est compté avec des lettres. C'est son choix. J'ai trouvé que cela cassait un peu trop le rythme très soutenu mais on ne reviendra pas sur cette option de l'auteur.
En résumé, j'ai beaucoup apprécié ce roman même si j'aurais sans doute préféré pour plus de réalisme que Kosh soit moins surhumain. Sa faille c'est Lou, mais il est tout de même un peu trop parfait pour être réel. 16/20