Ceux de l'autre rive
1935. Suite à un héritage, Frank et Eudora s'installent à Whitbrow, en Géorgie, ou le grand-père de Frank possédait une plantation. Le village, entouré d'une forêt obscure, se révèle accueillant, et le couple s'intègre vite à la communauté. Pourtant, en cherchant à retracer l'histoire de son aïeul, un général de l'armée confédérée esclavagiste, Frank va réveiller des forces qui le dépassent. D'ou vient l'étrange coutume des habitants d'envoyer des animaux de ferme vivants dans la forêt ? Qui vit de l'autre côté de la rivière ?
Mon avis:
Le prologue est alléchant, le dernier tiers est prenant mais les 150 premières pages ont failli avoir raison de ma patience.
L'histoire:
Nous sommes en 1935 dans une petite ville de Géorgie.
Premier bon point pour ce contexte "historique". Nous sommes de suite plongé dans l'ambiance d'une petite ville américaine perdue au milieu des bois.
Vous savez, de ces villages où les étrangers sont tout de suite rejetés, où les "nègres" sont toujours avilis et pendus pour la moindre faute, où les traditions perdurent mais où on se rappelle plus leur significations...
Et bien, c'est dans ce genre de village qu'arrivent Franck et Eudora. Habitués de la grande ville (Chicago), ce couple non légitime vient s’installer dans la maison que Franck vient d'hériter de sa tante. Et très vite, ils vont se rendre compte qu'il se passe d'étranges événements.
Par contre quand je dis "très vite", c'est un peu ironique.
On attaque par un prologue qui nous plonge dans une ambiance glauque à souhait et très mystérieuse.
Cependant la suite casse cette bonne dynamique. Le récit devient plat et lent.
Alors oui, le premier tiers du roman nous plonge dans l'ambiance particulière de cette ville coupée du monde, mais j'ai failli décrocher à de nombreuses reprises.
La vie de ce couple se réduisant à profiter l'un de l'autre... les différentes personnalités constituant cette ville...
J'avoue avoir trouver le temps long pendant plus de 150 pages!
Un événement va mettre fin à cette langueur pesante.
Et enfin j'ai été happé par le récit.
C'est fou cette différence entre le début complètement inintéressant et cette recherche haletante qui nous pousse à tourner toujours plus vite les pages.
Et ce qui n'était au départ qu'un récit assez plat rythmé par les cauchemars de notre personnage principal sur l’horreur de la guerre 14/18, prend un tournant fantastique avec une énigme à résoudre plus surnaturelle.
Au-delà de l'intrigue principale de "qui sont ceux qui sont sur l'autre rive?", on aborde des thèmes de circonstance pour cette époque: le racisme, l'esclavage, la place de la femme dans la société, l'illettrisme, la résilience de la grande guerre...
Les personnages:
Difficile pour moi de m'attacher aux personnages. Franck est meurtri par la guerre. Il y a perdu son meilleur ami, son petit doigt mais surtout sa tranquillité d'esprit.
Eudora m'a semblé très superficielle. Elle reste pour moi un véritable mystère.
Le style:
Il est vrai que j'ai eu beaucoup de mal au début de ma lecture avec le style de l'auteur.
Sans l'arrivée du côté fantastique j'aurais sans doute stopper ma lecture.
Passer les 150 premières pages, le récit devient prenant. Mais encore faut-il résister jusque là... Malgré tout, je voulais savoir qui se cachait derrière "ceux de l'autre rive".
13/20
Challenge de la littérature de l'imaginaire 18/72